MODE 2.

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Né à l’île Maurice en 1967, avant de s’installer à Londres en 1976, Mode 2 a passé son enfance immergée dans différentes cultures; commençant par celles de son pays natal, puis à travers le punk, le dub et la pop de la fin des années 70s, les bandes dessinées ou la littérature héroique-fantaisie ou science-fiction, ainsi que les jeux de rôles et la peinture des figurines en plomb. Les films tels que La Guerre des Étoiles, tout comme ce qui passait à la télévision à l’époque, se rajoutaient à tout ce mélange.

Bio.

Au cours de l’été 1984, il est tombé dans le hip-hop, une culture toujours incomprise à ce jour, dont il reste un défenseur et un théoricien renommé… même s’il trouve le terme lui-même redondant, réducteur et incapable de représenter la richesse de la somme de ses composants; ces différentes disciplines et formes d’expression artistiques qui s’inspirent les unes des autres dans une ambiance de synergie. Séchant les cours et se rendant à Paris dès fin-Mai 1985, avec l’argent gagné sur ses premières commandes payées (décor du plateau-télé du “Lenny Henry Show” ou une campagne pour les montres Swatch), il a peint aux côtés du légendaire Bando en 1985, après avoir rejoint les équipes respectives de chacun. La couverture du livre « Spraycan Art« , publié par Thames & Hudson l’été de 1987, ainsi que ses fresques à Londres et Paris qui y figurent, exportent son nom et ses personnages aux quatre coins de la planète, inspirant ainsi ses contemporains et les générations suivantes. C’est par le biais d’une culture qui revisite toute l’histoire d’autres cultures existantes, avec des éléments repris et réinterprétés selon les goûts de chacun, que Mode 2 mêle dans son travail sur la musique, la danse, les questions environnementales, l’érotisme, ainsi que l’histoire et le monde politique. Il concocte sa propre alchimie et sa définition d’une culture accessible à tous, quelles que soient leurs origines, avec pour dénominateur commun le tag, basé sur l’alphabet lui-même; une expression directe de l’existence, chacun y mettant l’accent via sa manière d’écrire, son choix de pseudonyme et ainsi de suite.

Galerie.

Quoique n’étant pas skateur lui-même, Mode 2 s’est toujours intéressé à la culture de rue en général, collaborant avec le magasin de skate Street Machine à Paris, dès son lancement, en produisant des logos et illustrations. Il signera aussi une couverture mythique pour le magazine No Way en Janvier 1990, pour lequel il contribue aussi des illustrations et logos par ci et par là. En Octobre 2012 il reproduit cette couverture en noir et blanc, dans la magasin WeSC à Paris, ainsi que “La Vague” de la Place Saint Eustache aux Halles; autre lieu mythique de la scène skate parisienne. Lors de ses premiers déplacements sur Montpellier, il peint dans le bol à Grammont, et fera aussi le grand mur sur ce lieu, lors d’un autre festival. Même s’il n’avait pas participé à la vague des premières expositions de graffiti à Paris, Mode 2 s’est frayé son propre chemin dans le monde de l’art, choisissant de dessiner et peindre tout sujet qui l’interpellerait; indépendamment du fait que ça serait en vogue ou non. Refusant de jouer le jeu des acteurs du marché de l’art, il garde le cap sur ses propres objectifs, en développant une forme d’autonomie ou existence parallèle, en phase avec les débuts de cette culture. Historien à travers ses archives photographiques personnelles, ainsi que son obsession pour la mémorisation des dates, il a couplé ces éléments avec son engagement politique, ses années d’expérience dans l’animation d’ateliers, ainsi que dans la participation ou l’organisation de festivals et autres événements à travers le monde; depuis le “B-Boy Summit” à San Diego en 1996 et 1997, “Hip Hop : A Cultural Experience” à Cleveland en 1999, jusqu’aux affiches de la “Battle Of The Year” pendant deux décennies, ou “The Bridges Of Graffiti” à la Biennale de Venise en 2015. C’est pour toutes ces raisons que Mode 2 serait invité, fin-Novembre 2021, pour peindre une grande fresque directement sur un des murs de La Philharmonie de Paris, pour le festival “Hip Hop 360” : un panorama historique de l’évolution de son style, comme métaphore à l’évolution de la scène culturelle dont il en est un élément incontournable.